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Ici on cause Pop Culture

Deville le dandy

William Paul Borsey Jr le 25 Aout 1959 à Stamford dans le Connecticut; il restera comme un personnage à forte densité. D'origine Indienne de la tribu Pequot par sa Grand-mère et de descendance Basque et Irlandaise par ses parents, William grandit à Manathan, écoute Radio Doo-Woop Alternative et traine au Café Wha! ou il voit se produire Bob Dylan, Jimi James and the Blue Fames ou John hammond. Lors de ses interviews, il dit avoir écouté Muddy Waters, Howlin Wolf, Lightning Hopkins mais n'avoir jamais aimé les Beatles, ce qui n'empêche pas le Jeune homme de s'exilé à Londres en 71 avec la ferme intention de devenir musicien, mais c'est l'échec.

L'année suivante, il retourne en Amérique, à San Francisco exactement, ou il rencontre le Batteur Thomas R "Manfred" Allen et le Bassiste Rubèn Sigüenza (qui avait joué au coté de JL Hooker) avec lesquels il fondent Billy De Sade and the Marquis, reprenant les Hits des Drifters, Ronettes, Louis Prima ou Ben E King (Spanish Harlem). 

En 1975, retour à New York, William complète la formation qu'il rebaptise Mink Deville avec Steve Douglas au Sax, Louis Xerlanger à la guitare et Bobby Leonards au piano et se produit (au coté des Ramones, Television ou Blondie) sans discontinuer pendant trois ans au CBGB. Tout ce petit monde se tirent une saine bourre, Willy ne gardera cependant pas que des bons souvenirs de cette période, si les relations avec les Artistes resteront forte, il garde une certaine rancœur vis à vis du Proprio. De plus la consommation de drogue s'accentue inévitablement, le cirque Rock n Roll et ces drogues dures ne l'épargnerons pas. CBGB donc, et ces cachets à 80$ par soir, mais un brassage musical qui fait toute l'identité de la Grosse Pomme de l'époque.

 

 

Souvent assimilé à la Scène Punk et New Wave en vogue, l'intéressé se voyait  cependant plus proche du Pachuco Rock, une mixture de Rythmn N' Blues, Soul latine, Cabaret Français ou de la musique du voisinage, Salsa, Reggae, ou plus tard la musique Cajun. Ses mots, crus et douloureux évoquant l'amour et la solitude qui partent en fumée sur des morceaux bleus, sont ceux d'un raconteur d'histoire avec une voix pleine d'émotion, plongé au cœur des ténèbres.

Egalement grand amateur d'Art Amérindien, d'héroïne et de cocktails, ce chanteur raffiné élégant et déglingué aimait aussi les chevaux. Redingote cintrée et chemise à Jabot, chevelure noire de Jais et coiffure Pompadour, traces de Rouge à Lèvres et cigarettes au bec, Willy avait la dégaine d'un Gitan entre chat de gouttière et souteneur, Rocker et Dandy.

Sort le premier album de la Formation qui le révèle dur et tendre à la fois, à l'image de la veste de cuir qui donne son nom au LP, ce "Cabretta", produit par Jack Nitzsche (avec qui il gardera une relation privilégié au cour des années). Le titre Spanish Stroll devient un Hit, tandis que Cadillac Walk révèle le Songwriter Moon Martin (qui avait bossé avec Nitzsche et Del shannon dans les Sixties). La même équipe reprend les chemins des studios en 78 pour le second Album Majeur de la Formation le LP "Return to Magenta" en hommage au Boulevard Magenta de Paris. Ce dernier rencontre un accueil critique enthousiaste mais le groupe se désagrège déjà, c'est a ce moment là que Willy s'essaye un peu au cinéma au coté de Mickey Rourke dans "Bullet"  et "Homeboy".

Fasciné par la France et surtout par Edith Piaf, il part enregistrer son prochain LP à Paris en 80. Ce "Chat Bleu" produit par Steve Douglas saxophoniste du Wall of Sound Spectorien épaulé par la section rythmique d'Elvis Presley, Ronnie Tutt et Jerry Scheff sur des arrangements de cordes confiés à Jean Claude Petit. Participe également à celui ci l'accordéoniste Kenny Margolis, ou encore Maxime Schmitt, pour ce qui restera une expérience traumatisante pour Deville, lequel c'est investi corp et âme dans le projet. De plus, l'album est mal compris par les pontes de Capitol qui le jugent trop avant-gardiste et le distribue uniquement en Import aux States. Le public américain n'auras malheureusement guère l'occasion d'entendre le profond "Heaven stood still", ni ses chansons écrites avec Doc Pomus (Compositeur avec Mort Shuman de "Save the last dance for Me") venu parfaire le tout dans sa chaise roulante!

 

 

L'année suivante , Willy signe avec Atlantic. Il retourne à NY enregistré le très Soul "Coup de grâce", en compagnie de son mentor Jack Nitzsche. En 82, il publie 2 titres: "Stand By Me" et l'autres standard "Harlem Nocturne" des Viscounts, Instrumental avec lequel il ouvrira souvent ses concerts. Sort en 83 le LP"Where Angels fear to Tread" enregistré au Muscle Shoals Studio-Alabama sans parvenir à décrocher de HitLe groupe fait une dernière tentative avec "Sportin Life" publié par Polydor en 85 avec le singles "Italian Shoes" qui frôlera le Hit en Europe et deviendra l'un de ces classiques. Doc Pomus de retour co-signe deux titres mais le groupe se saborde.

L'homme à fine moustache entame alors le chapitre solo de sa carrière, n'en faisant qu'a sa tête pour se réinventer à chaque disque. En 87, épaulé par la guitare de Mark Knoplfer, la participation de Chet Atkins et du batteur Jeff Porcaro sort dans les bacs l'album "Miracle" sous le nom Willy Deville. Par rapport à son groupe, l'album marque une tentative plus commerciale, grâce en particulier à "Storybook Love" qui illustrera  le film "The Princess Bride" et sera sélectionné pour un Grammy Award. C'est également à cette époque que l'Artiste part s'installer à la Nouvelle Orléans et qu'il enregistre en 90 avec la section rythmique des Meters mais également Earl King, Dr John ou Allen Toussaint un album composé uniquement de titres oubliés de années 50 et 60 comme "Big Blue Diamonds" d'Earl Kit Carson ou "Junker Blues" de Champion Jack Dupree, ce "Victory Mixture" restera comme l'un de ces meilleurs albums solo.

92, Willy est à l'affiche de "Tycoon", version anglaise de "Starmania". L'année précédente dans un Hôtel du Quartier Français de la Nouvelle Orleans Willy identifiera le corps de Johnny Thunders mort d'overdose dans la chambre voisine de la sienne. Dans cette comédie musicale, il partage l'affiche avec Ronnie Spector, Nina Hagen et Tom Jones. Mr Cool sort ensuite "Backstreet of Desire" produit par John Phillip Shenale à Los Angeles et renoue grâce à celui ci avec le succès commercial, en témoigne cet étonnant tube qu'il connait avec sa version Mariachi de "Hey Joe" N°1 en France, en Allemagne ou en Espagne. Stupéfait le grand public découvre Willy sur les plateaux de télé même si, la encore, celui ci ne soulèvera pas le même enthousiasme aux States qu'en Europe.

 

 

De Solomon Burke à Vanessa paradis en passant par Bon Jovi(Sic), c'est en tout cas l'occasion de le voir chanter avec pas mal de monde en cette période…

Ce fantastique Entertainer se produit un peu partout et sort un Album Live enregistré entre l'Olympia et le Bottom Line. Ce LP atterrit en première place des Charts en Espagne et obtient le Grand Prix de l'Académie Charles Cros. A l'image de ses albums, aucun concerts de Willy Deville ne ressemblent au précédent, et il lui arrive parfois de s'écrouler, ivre mort, après n'avoir fait que jouer "Hey Joe".

Il participe à l'Album "Edith Piaf Tribute" qui célèbre les 30 ans de la disparition de la Môme, ou il interprète "The Lovers" adaptation de "Les Amants" de Charles Dumont. En 95, New Rose sort "Big Easy Fantasy" mélange de morceaux Live et studio datant de l'époque "Victory Mixture" avec les légendes de la Nouvelle Orléans comme Eddie Bo ou les Wild Magniola. Enregistré la même année, Willy replonge dans l'ambiance Vaudou da sa Louisiane d'adoption sur "Loup Garou", hommage à la Mythologie Cajun. Sur la pochette, il pose devant un Bar de la NO, le plus vieux des USA. Il interprète notamment "You'll never Know" très beau Duo avec Brenda Lee. Avec sa seconde femme il achète une ancienne villa coloniale au Mississippi transformée en ferme, ou tout deux vivent entouré de chiens, de chats, d'oiseaux et de chevaux Espagnol ou Portugais de Corrida.

Il réalise l'album "Horse of a different color" avec l'aide de Jim Dickinson. Témoignant d'un gout sur, Willy reprend les morceaux de Fred Mc Dowell ou Andre Williams sans oublier "Needle and Pins" composé par Nitzsche et Sony Bono tout en composant également quelques solides originaux comme "Lay Me down easy" le tout sous une pochette signé Guy Pelleart

En 2002, accompagné d'un piano et d'une contrebasse parfois d'un peu d'accordéon, Willy continue de beaucoup donner avec "Acoustic trio Live in Berlin" (également enregistré à Stockholm) avec notamment une superbe version de "Let it be me" adaptation de "Je t'appartiens" de Gilbert Becaud. Un drame survient avec le suicide de sa femme qui pousse Willy à se réinstaller à NY et dédie deux ans plus tard "Grow Jane Alley" à Jack Nitzsche disparu en 2000.

 

 

Accompagné de musicien de L.A comme le groupe de Rock Chicano Quetzal ou David Hidalgo de Los Lobos sur "Chieva" qui évoque sa victoire sur l'Heroïne, l'Artiste désormais lourd et massif reprend des classiques de Muddy Waters ou Brian Ferry et se réinvente un personnage: costume traditionnel Indien et coupe de cheveux Iroquois. C'est dans une ambiance de film de Cowboys que nous quitte Willy Deville. Son dernier effort "Pistola" enregistré avec la section rythmique d'Elvis Costello sort en 2008, le jour du Mardis Gras. La tournée sera interrompu suite à une hepatite C ou il découvre qu'il est atteint d'un cancer du Pancréas. Il succombera à ce dernier 3 semaines avant son dernier anniversaire en Aout 2009.

Reste une œuvre Romantique et hors du temps d'un des plus grand chanteur de la scène Pop Contemporaine. 

 

 

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